Un tableau vivant parmi les plus pittoresques de Normandie

Situé à l’embouchure de la Seine sur la rive gauche, Honfleur est depuis des décennies la « cité des peintres », auxquels elle fournit une multitude de sujets. La vue la plus pittoresque est sans nul doute centrée sur le Vieux Bassin où sont souvent amarrés de vieux gréements que dominent d’étroites et hautes maisons alignées le long des quais. Rare vestige des fortifications, la Lieutenance (sorte de capitainerie au moyen âge) contrôlait l’accès au bassin, tandis qu’une porte munie d’un pont-levis contrôlait l’accès terrestre à « l’Enclos », le bourg ceinturé de remparts. Sur un des murs de la Lieutenance, est exposé le buste de Samuel de Champlain qui rappelle son départ de Honfleur en 1603 pour la Nouvelle-France. Il devint le fondateur de la colonie de Québec (1608).

C’était autrefois intra-muros que se trouvaient les greniers à sel de la ville qui ont été parfaitement conservés. Sous leur superbe charpente, on entreposait le sel qui était lourdement taxé à sa vente. La taxe sur le sel, appelée gabelle, est le plus vieil impôt (on le trouve dès 2000 ans avant J-C en Chine). Instaurée en France vers 1380, elle sera abolie à la Révolution Française ; la France en détient néanmoins le triste record du monde de longévité !

Dans le quartier Sainte Catherine, l’église éponyme est le souvenir de la ferveur religieuse des « gens de mer » qui vivaient tout près d’elle. Construite à la hâte, à peu de frais, après la Guerre de Cent Ans (1450), on eut recours aux ressources locales : la forêt et la main-d’œuvre. Ainsi, les charpentiers de marine, dont on reconnaît facilement le travail, édifièrent une église en bois parmi les plus vastes de France.

Honfleur a bénéficié d’un désenclavement en 1995 lors de l’ouverture du Pont de Normandie qui, enjambant la Seine à son estuaire, la relie à Le Havre. Plus long pont à haubans du monde lors de son inauguration (il n’est plus qu’au 2 nd rang mondial aujourd’hui), il se distingue par son élégante silhouette et constitue une prouesse technique du génie civil : ses lignes profilées et les matériaux spéciaux utilisés lui confèrent une résistance aux puissants vents chargés d’embruns.